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MICHEL-ANGE.

LIII

Au même.
Août 1550.0000

Messer Giorgio, mon cher ami, comme le pape ne voulait point entendre parler de l’église de San-Pietro-in-Montorio, je ne vous en écrivis rien, sachant d’ailleurs que vous étiez informé de ce qui se passait par la personne que vous avez ici. Il convient maintenant de vous dire que, hier matin, le pape, revenant de Montorio, me fit appeler. Je le rencontrai sur le pont, et j’eus avec lui une longue conversation au sujet des tombeaux qu’on veut placer là. Il finit par me dire qu’il était décidé à ne point les mettre dans cette église, mais à San-Giovanni-de’-Fiorentini. Il me demanda mon avis et un dessin. J’applaudis beaucoup à cette idée, estimant que par ce moyen cette église pourrait être terminée.

Quant aux trois lettres que vous m’avez adressées, ma plume ne pourrait répondre à toutes les belles choses que vous me dites. Si j’avais seulement une partie des qualités que vous m’attribuez, je n’en serais heureux que parce que vous auriez en mci un serviteur qui vaudrait quelque chose. Mais cela ne m’étonne point, depuis que je sais que vous ressuscitez les morts, que vous prolongez les jours des vivants, ou bien que, dans la colère où vous mettent les méchants, vous les envoyez à la mort pour un temps infini. Pour finir, je reste tout à vous, tel que je suis.

0000(Arch. Buonarroti.)



LIV

Au même.
13 oct. 1550.0000

Messer Giorgio, mon cher ami, Bartolomeo ne fut pas plus tôt arrivé ici, que j’allai parler au pape, et, voyant qu’il voulait faire jeter les fondements des sépultures à Montorio, je pourvus à ce qu’on eût un maçon de Saint-Pierre. Le Tante Cose le sut et voulut en envoyer un de sa façon. Moi, pour ne pas lutter avec un homme qui fait souffler les vents, j’ai battu en retraite, parce qu’ayant à faire avec un personnage léger, j’ai craint de me trouver emporté dans quelque bourbier. Qu’il vous suffise de savoir qu’il ne faut plus penser à l’église de San-Giovani-de’-Fiorentini. Revenez promptement et portez-vous bien. Je n’ai pas autre chose à vous dire.

0000(Arch. Buonarroti.)



LV

À Benvenuto Cellini.
Rome, 1552.0000

Je vous ai estimé, il y a bien des années, comme le meilleur orfèvre qui ait jamais été, et aujourd’hui je vous reconnais pour un sculpteur aussi