Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 3.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour les bibliothèques ; il ne s’en occupe pas plus que de l’entretien et de la réparation des mosquées ; dans la conversation que nous avons eue avec les gardiens de la bibliothèque de Rhagid-Pacha, nous avons appris que plusieurs bibliothèques de la capitale se trouvaient fermées ; c’est une des suites malheureuses de l’altération des monnaies. Cette altération, qui va toujours croissant, a réduit à rien ou à très-peu de chose la pension ou traitement accordé aux bibliothécaires par l’acte de fondation ; les administrateurs des mosquées n’ont pas cru devoir y suppléer ; les gardiens des bibliothèques n’étant plus payés, ont fini par se retirer, et les livres sont restés tout seuls. Quoique les dépôts de livres à Constantinople soient ouverts gratuitement au public, on n’en est pas moins obligé de donner quelques piastres aux bibliothécaires qui vous ont reçus ; c’est au moins la coutumes des étrangers ; il est d’usage lorsqu’on voyage en Turquie, qu’on ne se présente nulle part les mains vidés. On ne voit gratis à Stamboul que le soleil, la mer et les dômes des mosquées.