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suivans : Explication de la Civilité ; Balance de la Civilité, le Jardin odorant de la Civilité, la Beauté de la Civilité. On a fait un abrégé de ces livres, à l’usage de la jeunesse turque. J’ai su que dans les écoles de Constantinople, on enseigne la civilité en même temps que la philosophie et la morale. Les gens instruits, parmi les Turcs, sont persuadés que la politesse dans le discours et dans les manières, est l’expression ou tout au moins l’image de la bonté, et que le sentiment des convenances est une partie de la vertu. Les Turcs bien élevés sont, en général, très-polis ; et pour paraître avec les avantages que leur donne l’éducation, il ne leur manque qu’une société comme la nôtre où l’envie de plaire et les qualités aimables de l’esprit seraient encouragées et perfectionnées par la présence et le concours des deux sexes.

En sortant du village d’Eyoub, nous sommes entrés dans un café placé à la pointe de la Corne d’Or. Ce café est le rendez-vous des hommes graves, tels que les derviches, les imans et les ulémas. Dans le cours de ma vie, trois choses m’avaient toujours paru difficiles : la première lettré, la première visite, le premier mot de la conversation. Ces difficultés, grâce à mon interprète, sont aujourd’hui diminuées de moitié pour moi ; et je m’étonne de la facilité que j’ai d’ouvrir une conversation avec des hommes aussi peu communi-