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bris d’anciens monumens. M. Castellan, que j’ai déjà cité, a décrit en détail et dessine avec soin les restes assez bien conservés d’une forteresse, ceux d’un édifice qui paraît avoir été un grenier d’abondance ; il a décrit aussi les remises pour les galères. Dans ce qui reste de ces constructions anciennes, on reconnaît à la fois l’architecture des Grecs, celle des Romains et des Barbares. Quelques murailles de la citadelle sont encore debout : nous y avons remarqué un très-grand mur carré, bâti presque tout entier en marbre, sur lequel on lit en grosses lettres une inscription turque. Nous avons trouvé, autour de la ville, beaucoup d’autres ruines qui n’ont point d’histoire, et qui ne se rattachent à aucun souvenir. On ne voit autour de Gallipoli qu’une campagne aride : ce ne sont partout que des rochers et des pierres, et çà et là quelques arbres croissant avec peine sur un sol jauni. Quelle différence entre les environs de Gallipoli et ceux de Lampsaque ! Mais si le paysage de la côte d’Europe est moins riant, l’air y est plus salubre et le climat plus, sain. La fièvre et les maladies n’y promènent pas leurs ravages comme sur la rive opposée. Pierre Belon avait remarqué autour de Gallipoli plusieurs tumulus semblables à ceux de la Troade. Il y en avait, dit-il, une si grande quantité que la terre en paraissait toute bossuée. Nous avons distingué en effet un assez grand nombre de ces monticules, que des savans ont pris