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bâti en l’honneur de Priape ? Ces nombreux vergers, ces enclos entourés de haies vives, ces coteaux tapissés de vignes, cette rivière qui murmure à travers la mousse et les cailloux, en un mot tout ce que nous voyons dans cette riche vallée de Lampsaque ne semble-t-il pas nous dire que, dans le lieu où nous sommes, furent élevés les autels d’une divinité champêtre, et qu’on y adora le dieu des jardins ?

Nous avons traversé la vallée, et nous sommes arrivés au penchant d’une colline, où le bassin d’une fontaine montre un marbre blanc, reste de l’antiquité ; sur une hauteur couverte d’arbustes, on trouve un amas de pierres de taille, qui indique la place d’un ancien édifice. Plus haut en marchant vers le midi, on arrive sur un plateau fort étendu, couvert de vieux ceps de vigne, parmi lesquels sont dispersées quelques ruines ; plusieurs morceaux de marbre nous ont offert des inscriptions à moitié effacées, dont nous n’avons pu trouver le sens. Du haut de ce plateau, nous apercevions à l’ouest, la ville de Lampsaque et les deux rives de l’Hellespont, au nord notre horizon était borné par des collines couvertes de craie blanche, au-delà desquelles se trouve le village, de Schardark. J’aurais volontiers placé au lieu nous étions le temple de Cybèle ; mais Strabon nous dit que ce temple était bâti à quarante stades de Lampsaque, d’ il résulte qu’il faut chercher la