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parle pas de plusieurs amas de pierres, ni des fragmens de marbre et de poterie dont la terre est couverte. En portant les yeux sur la côte d’Europe, on distingue l’emplacement de Sestos et les restes d’une citadelle bâtie par Justinien ; plusieurs voyageurs ont remarqué sur cette cote un tumulus assez élevé qu’on appelle le Tombeau d’Hécube ; à deux milles au-dessous de Sestos au fond d’une petite baie, se montre le village de Maïta, habité par des Grecs, tous laboureurs ou marins ; plus loin est un château turc qui fait le pendant de celui des Dardanelles.

Comme le vent était toujours contraire et que nous ne pouvions nous embarquer, M. Poujoulat a fait une excursion dans le voisinage ; il a poussé sa course jusqu’à la rive du Silléis qui coule à deux lieues d’Abydos, vers le sud-est. Une vallée que les Turcs appellent Ophdagné, traversée par un ruisseau, des troupeaux de chèvres noires errant sur les collines, une fontaine construite en pierres, dont l’eau limpide attire les voyageurs, un pauvre village nommé Karajoa, voilà tout ce qu’il a rencontré sur sa route. À une lieue de Karajoa, au sud-est, la petite rivière de Silléis roule son léger filet d’eau qui ne s’enfle guère que dans la saison des pluies. C’est là que campa l’armée d’Alexandre, tandis que le héros macédonien était allé visiter le pays d’Ilion et le tombeau d’Achille ; le Silléis nous sert aujourd’hui à la position d’Arisba,