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faire ici une remarque générale qui pourra vous expliquer comment cet empire turc, autrefois si redoutable, a perdu peu à peu une grande partie de ses moyens de défense ; jamais la Porte ne fournit aux dépenses des constructions ou des réparations jugées nécessaires dans les places de guerre et les forteresses ; lorsqu’une fortification menace de tomber en ruines, le pacha de la province, oblige de tout faire à ses frais, prend de d’argent et des ouvriers partout pu il en trouve, et commande les travaux qui se réduisent le plus souvent à l’application d’une couche de chaux sur les murailles extérieures des tours et des châteaux qu’il s’agit de réparer. Les forteresses turques, ainsi reblanchies à neuf, presque tous les deux ou trois ans produisent un effet très-pittoresque au bord de seaux, et sur le penchant des collines verdoyantes ; elles fixent très-agréablement l’attention des voyageurs et des peintres de paysage, mais elles ne sauraient arrêter les flottes ou les armées ennemies. Vous pouvez juger par là de l’état de défense où doivent se trouver maintenant les frontières de la Turquie et les avenues de la capitale. C’est un spectacle qui m’afflige, et qui me paraît encore plus triste, lorsqu’en jetant les yeux autour de moi, je vois que tout ce qui se fait dans le pays, se fait de la même manière, et qu’on ne s’occupe pas plus sérieusement d’améliorer les lois d’une administration vermoulue, que de relever des murailles qui s’é-