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taient avec peine le poids de son corps. Cependant le courage ne l’a point abandonné, et puisqu’il n’a pas trouvé la fortune à Constantinople, il a résolu d’aller la chercher à Brousse ; associé avec une femme grecque, il va établir une taverne dans l’ancienne cité de Prusias. Puisse-t-il être heureux au pied du mont Olympe ! puisse-t-il ne pas mourir sur un chemin d’Asie, si loin de la paisible vallée d’Aost !

Je ne vous dirai rien du prêtre arménien, qui a été consolé des rigueurs de l’exil par la charité de ses compatriotes. Lorsque nous l’avons revu, nous lui avons rappelé ses frayeurs pendant notre navigation ; il a bien juré de ne plus voyager par mer ; et s’il est encore exilé en Égypte, il s’y rendra par terre. Quant au sous-officier de Capo-d’Istria, il est parti pour Andrinople avec le projet de revoir sa famille, et de faire en même temps un peu de propagande sur la route. Vous me pardonnerez ces détails qui d’ailleurs ne seraient pas tout-à-fait déplacés dans un tableau des mœurs de l’Orient.

Je vous écrirai encore plusieurs lettres sur Constantinople.


fin du deuxième volume