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Allons travailler à l’accord
Du tokaye avec le champagne
Et, près de tes lares assis,
Des vins de rive et de montagne
Juger le procès indécis.


J’aurais voulu vous décrire ces rues de Péra et de Galata, espèce de sentiers tortueux qui traversent de rudes collines ; ce sont, pour la plupart, des avenues étroites et raboteuses, labyrinthe dangereux au milieu duquel il ne faut point que la nuit vous surprenne ; mais tout cela vous est connu, et je vous ai assez entretenu de choses que vous savez mieux que moi. J’ajouterai seulement que, dans les crises violentes, Péra n’est point à l’abri du fanatisme ottoman. Quand les Turcs ont eu à se plaindre de l’Europe, il leur est plus d’une fois arrivé d’incendier Péra pour exprimer leur mécontentement ; c’est ainsi, qu’en 1801, les Musulmans de Stamboul se vengèrent des conquêtes de l’armée française en Égypte. Qui sait si, dans un avenir prochain, toutes ces réformes, que conseille l’Europe et que réprouve l’opinion musulmane, n’amèneront point quelque désastre sur la colline des Francs ? Qui sait si les voyageurs à venir trouveront encore Péra tel que nous le voyons, tel que nous venons de le montrer, et si la misère et le désert n’auront point alors pris la place de la cité