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lambeaux, etc., etc. ; avec tous ces bakchich, il n’y a pas moyen qu’un pauvre captif, qui est resté là une semaine, puisse en sortir avec un para dans sa poche. Du reste, je n’ai vu dans la prison du vaivode ni chaînes, ni cachots, ni instrumens de torture ; les prisonniers n’y subissent aucun mauvais traitement ; cette prison n’est regardée d’ailleurs que comme un simple dépôt.

J’ai borné là mes visites dans les prisons de Stamboul ; je terminerai mon récit par une seule réflexion : les prisons de ce pays m’inspirent un peu moins de terreur, depuis que je les ai vues ; si chez les Turcs on se joue de la vie des hommes, j’ai cru m’apercevoir qu’on se jouait un peu moins de leur liberté ; j’ai cherché dans les prisons le despotisme ottoman tel que nous nous le figurons en Europe, et je dois vous dire que je ne l’y ai pas trouvé.