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portée par terre à travers les vallées et les collines situées derrière Galata. L’officier qui nous accompagnait et que nous avions salué du titre de grand-amiral, nous a montré un tombeau où reposent, nous a-t-il dit, les restes d’un guerrier musulman, qui mourut au siège de Constantinople. Je lui ai fait quelques questions sur la flotte de Mahomet et sur l’entrée des Osmanlis dans Stamboul ; il s’est contenté de me montrer une seconde fois le tombeau du héros musulman, comme s’il eût voulu me dire que toute cette histoire était ensevelie sous la pierre, et que ce que je voulais savoir était le secret du cercueil.

En sortant de l’arsenal, nous avons été visiter la prison du séraskier. Le kiaïa, à qui nous nous sommes adressés, nous a donné un soldat pour nous accompagner dans notre visite. On n’a point fait de façon pour nous faire entrer ; il n’y a là ni verroux, ni guichet, ni corps-de-garde. Le geôlier a une figure comme un autre homme, et rien ne le distingue dans son costume ; nous ne l’avons même, reconnu que lorsqu’il a pris une clé, et qu’une porte s’est ouverte devant nous ; nous l’avons suivi, et lorsque je demandais encore où était la prison, on m’a répondu : Vous y êtes. Ce sont deux salles très-élevées qui se communiquent ; une natte est étendue à terre, une cruche d’eau au milieu ; un rayon de lumière pénétrait par une ouverture pratiquée dans la voûte. J’ai demandé au geôlier quel