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tentemens du peuple osmanli. Toutes les espérances de la réforme reposent sur l’armée nouvelle ; les milices dressées à la tactique européenne, représentent pour ainsi dire toute la révolution de Mahmoud, et ce sont elles qui doivent naturellement la défendre ; il ne m’appartient point de juger les progrès de la discipline ; si j’en crois les hommes du métier, les soldats ne manquent pas de zèle et d’obéissance ; mais l’armée n’a point d’officiers instruits ; on peut dire de la réforme militaire ce que nous avons dit de la civilisation ; personne ne sait ici ce que c’est ; il faut des lumières pour discipliner une armée comme pour réformer un peuple ; et tant qu’il n’y aura ni lumières ni instruction chez les Turcs, la société restera barbare, et l’armée sans discipline. Toute la science des nouveaux tacticiens consiste à imiter les Francs, mais ne faut-il pas connaître ce qu’on imite ? Comme la tactique européenne fait chaque jour de nouveaux progrès, n’est-il pas à craindre que les Osmanlis, même en nous imitant, ne restent toujours en arrière ? D’un autre côté, les armées, irrégulières sont toujours là ; on les a conservées dans la crainte sans doute de quelque mécontentement qui aurait amené de nouveaux embarras ; ainsi dans les armées comme partout ailleurs, la barbarie et la civilisation restent toujours en présence l’une de l’autre ; les progrès de la discipline dépendaient beaucoup du choix des instructeurs ; les Turcs ont