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Il faut ajouter que tout cela se passe entre les Osmanlis ; les autres nations de Stamboul nevfont que regarder ; tout se fait au nom du Coran, et jamais le nom de liberté n’a été prononcé dans une sédition turque. On ne s’agite pas ici comme chez nous pour ce qu’on espère, pour ce qui n’est pas encore, mais pour ce qui fut autrefois, et qu’il s’agit pour les uns de modifier, pour les autres de conserver religieusement ; aussi le divan, dans la dernière révolution, fut-il obligé de revenir aux anciennes habitudes des camps, et de s’appuyer sur le vieux fanatisme pour combattre ceux qui l’accusaient d’introduire de profanes nouveautés ; il alla même jusqu’à se faire un moment nomade et barbare, afin de reprendre son ascendant sur une multitude aux yeux de laquelle les tribus errantes, et la loi du sabre sont encore le modèle des sociétés.

On pourrait examiner toutefois si les moyens qu’employa le gouvernement du sultan pour triompher, ne devaient pas l’arrêter plus tard, dans sa politique ; les souvenirs qu’ils rappelaient et qui ne réussissaient que trop dans l’esprit du peuple, ne devaient-ils pas contrarier ses projets de civilisation, et l’empêcher de suivre les exemples de l’Europe policée ? En appelant à son aide tous les préjugés religieux, ne se mettait-il pas a la discrétion des ennemis naturels d’une véritable réforme, et lorsqu’il échappait ainsi à la domination du peuple et des janissaires, n’avait-il pas à craindre de