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qui se trouve de merveilleux dans certaines relations. Plusieurs Juifs de Constantinople ont, dit-on, amassé de grands trésors ; la classe opulente étale une sorte de magnificence, mais cette magnificence ne se montre pas hors des foyers domestiques. Dans les rues habitées par les dernières classes du peuple, on ne voit que des maisons mal propres, des misérables couverts de haillons. Voilà pourquoi on accuse souvent les Juifs d’être les introducteurs de la peste. On a remarqué que les Juifs de la capitale ont plus de fanatisme qu’en d’autres pays. Ils ont pour les Grecs la plus violente antipathie ; et les Grecs a leur tour, les poursuivent d’une haine implacable. Ceux-ci reprochent aux Israélites d’horribles attentats, et les révélations de certains renégats juifs pourraient donner quelque poids à ces accusations. Je ne répéterai pas tout ce que j’ai entendu dire contre la nation d’Israël, car il ne faut pas juger un peuple d’après le témoignage de ses ennemis, ni d’après le témoignage toujours suspect des renégats. Les lois de l’empire ne traitent pas les Juifs avec rigueur ; les Turcs leur montrent peu d’estime, mais ils ne les oppriment que par les tributs, parce qu’ils n’ont rien à craindre d’eux. Les enfans d’Israël sont en général moins malheureux à Stamboul que dans beaucoup de nos royaumes chrétiens, ce qui ne les empêche pas de se croire encore à la captivité de Babylone, et de porter tous leurs regards vers Jérusalem.