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que les représentations individuelles ; chacune de ces compagnies a son chef reconnu par l’autorité ; elles peuvent seconder parfois l’action de la police ; il ne faut pas cependant exagérer les services qu’elles rendent à l’État, ni les avantages qu’en peut retirer le commerce. Le gouvernement de la Porte ne les considère au fond que comme un moyen d’avoir de l’argent ; on fait payer une taxe à chacun de ceux qui tiennent à ces associations industrielles, et si l’état s’en occupe, c’est pour que l’industrie individuelle ne puisse échapper au fisc.

En parcourant le beau pays où nous sommes, on est partout poursuivi par une pensée douloureuse. Naguère, lorsque je traversais les campagnes de l’Anatolie, je m’étonnais qu’une terre pour qui la nature a tout fait, fût restée presque partout stérile et inculte. Depuis que je suis arrivé dans la capitale et que j’ai pu voir sa position merveilleuse, je m’étonne de même qu’elle en ait si peu profité pour la prospérité de son commerce et de son industrie. On nous parle sans cesse des réformes de Mahmoud, mais que de choses il lui reste à faire, je ne dis pas pour civiliser les Turcs, mais pour que leur pays soit comme Dieu l’a créé !