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longues rues voûtées et garnies de boutiques et des besestins, espèces de galeries en pierres fort élevées, éclairées par une coupole. C’est là principalement que le commerce de la capitale montre son activité et qu’il étale ses trésors. Ces établissemens, ainsi que toutes les rues marchandes et tous les lieux où se font des échanges où des trafics, portent le nom générique de bazars. Je n’entrerai point dans les détails et je me bornerai à vous parler de ce que j’ai remarqué dans mes diverses promenades.

Le premier bazar dans lequel on m’a conduit, est celui des drogues, qu’on appelle bazar égyptien ; toutes les drogues depuis l’arsenic jusqu’à la rhubarbe, toutes les graines et les substances précieuses, depuis l’opium jusqu’au surmé, depuis le riz jusqu’à la fève de moka, se trouvent étalées dans cette enceinte ; on croirait voir une vaste pharmacie ou plutôt une riche collection d’histoire naturelle. Le bazar que j’ai visité le plus souvent est celui du papier ; c’est là qu’un écrivain turc se procure tout ce qui est nécessaire à sa profession, une écritoire de cuivre jaune, une plume de roseau, un papier grossier, dur et cassant, qu’on appelle le papier de la chancellerie turque. J’ai vainement cherché dans ce bazar quelques feuilles de notre papier à lettre, et comme je disais à l’un des marchands que son papier n’était pas bon… Nous le tirons comme cela de Venise. — Vous devriez le faire ve-