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La noble colline où règne la diplomatie. Comme la politique de ce pays n’est souvent fondée que sur des intérêts opposés et ne se meut que par des passions rivales, la grande affaire est de se surveiller, de s’épier, de se contrecarrer mutuellement ; il est des temps où l’affaire la plus importante dans une ambassade est de savoir ce qui se médite dans une autre ambassade dont on craint les projets. Beaucoup de protégés grecs et arméniens sont employés à satisfaire cette curiosité presque toujours réciproque ; on ne négligé pas les bons offices des Osmanlis, car il s’agit aussi d’être bien informé de ce qui se passe chez le reis-effendi, chez les membres du divan et même à la cour de sa Hautesse. Tout cela se fait en présence d’un empire qui s’écroule et dans le but publiquement avoué de tirer quelque parti de sa décadence ; si on n’en peut profiter soi-même, il faut au moins empêcher qu’un autre en profite. Voilà en grande partie la diplomatie européenne de Péra. Je n’ai point le projet de faire une satire ; parmi les personnages diplomatiques qui sont ici, il y en a plusieurs que j’aime et que j’honore, mais j’ai voulu vous donner une idée de l’état des choses, tel qu’il était hier, tel qu’il sera demain, tel qu’il doit être dans l’avenir. Quand je songe à toutes ces ambitions rivale qui s’agitent autour d’un trône chancelant il me semble voir une multitude de collatéraux rassemblés dans la maison d’un riche céliba-