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nier ressort. Beaucoup de Francs se sont mis aussi à maltraiter les rayas pour se donner de l’importance, car dans ce pays tout ce qui sent la violence est une marque de supériorité, et lorsqu’on maltraite de pauvres gens, il semble qu’on prenne un rang dans le monde. Il y a ici des Francs qu’un amour excessif de la liberté à poussés en Orient, et qui se sont faits sans peine aux habitudes du despotisme. Tous ces ennemis de la tyrannie ne prononcent jamais le nom, des Turcs sans y ajouter l’épithète de barbares, et dans toute occasion se conduisent comme les Turcs.

Vous savez que dans le Levant tous les étrangers européens qui appartiennent à un même pays, prennent le titre de nation ; c’est tour à tour la nation italienne, la nation allemande, la nation française, etc. etc. Toutes ces nations habitent Péra, et quoiqu’elles ne forment pas entre elles une population de trois mille personnes, elles font plus de bruit que toutes les nations indigènes ; elles prennent le titre de nation chrétienne, et je ne crains pas de dire, qu’à l’exception de quelques négocians estimables, elles doivent donner aux Musulmans une pauvre idée de notre monde chrétien.

Si je n’avais pas peur de me brouiller avec les puissances de Péra, j’aurais bien envie, puisque j’en suis au chapitre de la police, de vous dire quelque chose de toutes les polices qui se font sur