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de temps, le changement sera plus complet peut-être, et les voyageurs qui arriveront après nous, retrouveront à Stamboul les costumes des pays francs.

La réforme n’a rien changé à l’habillement des femmes turques. Le long féredgé, pour lequel toutes les couleurs sont adoptées, nous cache toujours leur taille ; les babouches et les bottines jaunes nous dérobent toujours la forme de leurs jambes et de leurs, pieds. Je ne vous parle pas des manches qui enveloppent jusqu’à leurs mains, ni de l’éternel voile de mousseline qui permets à peine de voir leurs yeux et leurs sourcils teints en noir. Je ne vous parle pas non plus de ces longs cheveux qui tombent en tresses flottantes sur leurs épaules ; tout cela n’est pas neuf, et les voyageurs en ont assez dit là-dessus. Quoi qu’il en soit, l’histoire ne manquera pas de remarquer, et la remarque sera curieuse, qu’il s’est opéré en Orient une grande révolution dans les costumes, et que le sexe féminin n’y a pris aucune part. Toutefois, l’habillement des femmes aura peut-être aussi sa réforme, et je n’ai pas besoin de vous dire quelle influence une pareille réforme pourrait avoir sur les mœurs de ce pays.