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Une reforme dans les costumes est commencée et les Turcs abandonnent de jour en jour les préjugés qui touchent à leurs vétemens. Le turban a perdu sa gloire ; à peine se souvient-on qu’il y eut jusqu’à soixante manières différentes de le porter. Les ulémas, rester seuls fidèles au turban, l’ont réduit à un schal très simple, ployé autour de la tête. La coiffure commune est un calotte rouge surmontée d’un pompon de soie bleue. On comparait jadis une assemblée de Turcs, avec leurs turbans rouges, jaunes ou blancs, à un parterre semé de tulipes ; ce ne serait plus qu’un champ de bluets et de coquelicots. Les babouches et les bottines jaunes ont été remplacées par les bottes et les souliers francs au lieu de leur grande robe, les Turcs, portent une redingote boutonnée, semblable aux redingotes polonaises ; ceux qui tiennent à l’armée ont une veste étroite qui s’agraffe par devant, un pantalon qui se rétrécit en descendant vers le bas des jambes, et par dessus ce vêtement un manteau bleu ou écarlate. Les réglemens sur les costumes n’ont respecté que la barbe et ce qui regarde les cheveux ; encore la barbe a-t-elle eu sa révolution : les militaires et les jeunes effendis n’en portent presque plus. Les Musulmans continuent à se raser la tête et à ne laisser croître sur leur chef, dépouillé de son ornement naturel, qu’une mèche de cheveux par laquelle les anges du trépas doivent les emporter en paradis. Cette révolution dans le costume musulman est bonne à constater ; d’ici a peu