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phète, possédant des biens immenses et n’en devant compte à personne : il y a là sans doute une force qui peut lutter encore, et qui lutte sans doute contre les réformes projetées au sérail.

J’aurai peut-être l’occasion de revenir sur les mosquées, et je m’étendrai davantage. Suivez-moi maintenant dans les divers quartiers de la capitale ; je vais vous dire tout ce que j’y ai remarqué. Je commencerai par Ie$ habitations des Turcs.

Toutes les maisons de Constantinople sont à peu de choses près bâties de la même manière. C’est un mur en pierre qui s’élève à quatre ou cinq pieds au-dessus des fondations ; sur ce mur est construit un édifice en bois qui n’a jamais plus de deux étages. Le premier étage s’avance dans la rue beaucoup plus que le rez-de-chaussée. Toutes les maisons d’un quartier sont ordinairement d’une hauteur égale ; la vue ne doit pas plonger du toit d’une maison dans une maison voisine. C’est un grand défaut ici d’être curieux, c’est un grand tort d’avoir vu. On a souvent dit en France, dans les derniers temps, que la vie privée devait être murée ; il faut venir en Turquie pour avoir une idée du mystère et du secret des pénates.

La plupart des maisons sont peintes en dehors ; le rouge, le jaune, le bleu, couleurs privilégiées, sont réservées aux Osmanlis ; les rayas ne peuvent appliquer à l’extérieur de leurs demeures que les couleurs qu’ils portent sur leurs bottines, le gris et