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les principales mosquées de la capitale des Osmanlis ; on n’a rien négligé pour nous faire connaître la forme et la construction de ces monumens religieux, mais il me semble qu’on n’a pas assez dit quel était leur véritable caractère. Les grandes mosquées, les mosquées impériales, ne sont pas seulement des édifices consacrés à la prière ; la munificence et la piété des fondateurs en ont agrandi en quelque sorte la destination par les établissemens qui s’y trouvent réunis. Chacune des principales mosquées a son médressé ou collège, et sa bibliothèque, car le Coran a dit que la guerre faite à l’ignorance est la grande guerre sainte. La plupart ont aussi un hospice dans lequel on reçoit les malades, un imaret qui nourrit la classe misérable du peuple : le temple de la Divinité, dans l’opinion des Musulmans, doit être l’asile de tous ceux qui souffrent, et la maison des pauvres doit faire partie de la maison de Dieu. Ajoutez, à cela que les sultans qui ont fondé des mosquées ont voulu que leur tombeau et celui de leur famille fussent placés auprès de ces monumens. Vous jugez par la quel espace les mosquées doivent occuper dans la capitale, combien d’édifices en font partie, quels souvenirs s’y rattachent, quels intérêts sacrés leur sont confiés.

Je regrette de n’avoir pu étudier a fond l’administration de ces grands établissemens, de ces espèces de cités religieuses gouvernées par leurs propres lois, ne reconnaissant d’autre autorité que celle du pro-