peuple qui regarde comme sacrées les sources et les fontaines, et qui met un soin religieux à se procurer de l’eau. Il est vrai qu’au moyen d’aqueducs, Belgrade et Pyrgos fournissent à la capitale de l’eau en abondance. J’ai vu près de la porte Oblique (Egri-Capou) le principal réservoir où arrivent les eaux, et d’où-elles se distribuent dans tous les quartiers de la ville. Le volume d’eau est assez considérable ; mais qui peut répondre qu’une sécheresse, un tremblement de terre ne viendra pas tarir ou détourner la source qui abreuve Constantinople ? Si la cité était assiégée, que deviendrait sa nombreuse population, en présence d’un ennemi qui pourrait la faire mourir de soif et n’aurait pour cela qu’à renverser un aqueduc ?
Un voyageur ne peut oublier les tours et les murailles extérieures de Bysance ; ces murailles auxquelles Nicétas reprochait d’être restées debout, après la conquête des Latins, entourent encore de leurs débris l’enceinte de la cité. Je les ai visitées plusieurs fois pour savoir par quel point les Sarrasins, les Croisés et les Turcs avaient attaqué la ville. Ce qui reste des fortifications grecques présente, surtout du côté de la terre des points de vue fort pittoresques. Ici le lierre vivace grimpe le long des remparts et les couvre d’un ta pis de verdure ; plus loin des plantes et des arbustes se font jour à travers les jointures des pierres, et la plus riche végétation sort des flancs d’une