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celle du sérail, le vieil empire des Osmanlis médite des réformes pour retrouver ses forces et rappeler les jours de sa gloire. Sur la colline de Péra, la politique européenne s’est établie avec tous ses pavillons, comme pour épier la décadence de la puissance ottomane, et voir passer les Turcs lorsqu’ils décamperont pour retourner en Asie. Au temps de l’empire Grec, vous savez que les empereurs furent long-temps dominés par une colonie de marchands génois établis à Galata ; ce n’est plus ici une colonie de marchands ; c’est un congrès des puissances chrétiennes ; ce sont les ambassadeurs des grands monarques, qui menacent sans cesse la sublime Porte des armées et des flottes de l’Occident ; naguère, tandis qu’on exposait au sérail les têtes et les oreilles de quelques misérables Grecs, tués par les Osmanlis, on proclamait à Péra l’indépendance et l’affranchissement de la Morée. Dans la dernière guerre contre les Russes, le sérail assemblait encore des armées, et se disposait à leur montrer l’étendard du prophète ; mais à mesure que les Russes s’avançaient vers la capitale, l’influence de Péra semblait s’accroître, et c’est devant les menaces de Péra que les Moscovites se sont arrêtés. La colline où croissait jadis le figuier sauvage a conclu la paix, et n’a laissé au sérail que le soin de faite des proclamations, et de comprimer les Osmanlis qui s’indignaient du traité.

J’arrête un moment votre attention sur ces sou-