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courses dé chaque jour ; ces courses n’ont rien de réglé, rien de suivi, et m’entraînent tantôt dans un quartier de la ville, tantôt dans un autre. Nous irons d’abord, si vous voulez, au sérail du grand-seigneur. Le serail est le point le plus apparent de Constantinople ; c’est là que se portent tous les regards lorsqu’on arrive dans la capitale des Osmanlis ; c’est la que se dirigent toutes les pensées, lorsqu’on s’occupe de la Turquie et de l’empire ottoman.

Le sérail du sultan n’est pas seulement une demeure impériale ; on peut le regarder comme une cité au milieu de Stamboul, cité singulière, dont les habitans ont presque tous été achetés aux bazars, et qui naguère avait des îles, des provinces pour tributaires ; séjour mystérieux et terrible que le despotisme habite au milieu dé ses tristes voluptés et dans son appareil toujours menaçant. Nous venons de franchir la porte impériale ou la porte sublime ; nous voilà dans la première cour du sérail. Vous voyez me dit mon guide, tous ces édifices joints ensemble, et dont l’extérieur n’a rien de remarquable ; à notre gauche, c’est un dépôt de vieilles armes, qui fut autrefois l’église de Sainte-Irène ; près de là, est l’hôtel des Monnaies, dirigé par des Arméniens ; plus loin du côté de la mer, est la prison si redoutable du Bostangi-Baschi ; à notre droite, vous pouvez voir la boulangerie dans laquelle on fait chaque jour du pain pour les six mille habitans du Sérail ; à côté