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vue, et que je revois toujours avec un charme nouveau.

J’ai reçu une de vos lettres, datée des derniers jours de juin, qui m’annonce que vous vivez encore, et votre silence sur la politique des partis me donne un moment de sécurité. Quelques-uns de vos journaux sont parvenus jusqu’à moi ; je n’y trouve rien de plus que ce que je savais à Smirne. Le volcan sur lequel vous êtes est comme celui de l’Etna, que nous avions vu à notre passage ; celui-ci était en repos, mais son repos était effrayant.

Nous avons déjà fait plusieurs promenades dans les faubourgs de Péra et de Galata, nous avons traversé la corne d’or ou le port, et visité les principaux quartiers de Stamboul. Pour voir cette ville dans toute son étendue et d’un seul coup d’œil, nous sommes montés deux fois sur la tour du Séraskier ; cette tour, bâtie depuis la chute des janissaires, a quatre-vingts marches ; on peut voir de là Constahtinople, comme les Parisiens le voyaient naguère au Panorama.

La capitale des Osmanlis offre à peine l’aspect d’une grande cité ; il me semble voir une infinité de bourgs et de villages rapprochés les uns des autres, répandus au bord de la mer et sûr plusieurs collines ; des édifices d’une blancheur éclatante, des maisons peintes en rouge, en gris, en brun foncé, des espaces très-étendus où ne paraissent que des débris enfumés ; au milieu des quartiers les plus