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et pour laquelle ils avaient oublié Jérusalem ! D’un autre côté, quel spectacle pour les habitans de Byzance ! quels sentimens de surprise et d’effroi ils durent éprouver, lorsque, du haut de leurs tours et de leurs remparts, ils virent la mer depuis San-Stéphano jusqu’aux îles des Princes, couverte des pavillons de l’Occident ?

À la place où s’élevait l’ancien moustier de Saint-Étienne, on voit maintenant un kioske du sultan Mahmoud ; il est fâcheux de n’avoir vu la magnificence d’Orient que dans les livres, car à chaque pas qu’on fait dans ce pays, on perd quelques-unes de ses illusions. Le kioske impérial que nous avons visitée est construit en bois, sans cour et sans jardin ; il n’a pas même l’élégance de nos maisons de campagne qui bordent la Marne et la Seine. Toutefois, l’époque de sa construction doit être remarquée, car-il à été bâti pendant la dernière guerre des Russes. On assure que les péris de la capitale n’ont pas interrompu un seul instant les travaux des maçons et des architectes. L’historien Nicétas reprochait à l’empereur Alexis de faire bâtir des palais et des maisons de plaisance pendant que les croisés marchaient contre la ville impériale : c’est un point de ressemblance entre les deux époques.

Notre prêtre arménien, se voyant si près de Stamboul n’a pu contenir son impatience d’arriver ; il a mis son bagage dans un mouchoir, et s’est mis en