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qui ne pouvait nous montrer le livre dont il nous avait parlé, a traité fort durement le serviteur maladroit ; je profite de cette occasion pour vous dire que les papas, attachés au service des évêques grecs, sont dans un véritable état de domesticité. Nous avons demandé à l’archevêque s’il avait visité les ruines de Cisyque ; il nous a répondu que les brigands s’y retiraient quelquefois et qu’il n’avait pas osé y rester assez long-temps pour faire d’utiles découvertes. Nous avons jugé par là que le prélat historien n’est pas homme à exposer sa vie pour accroître son savoir, et qu’il est peu disposé à se faire le martyr de la vérité historique. Comme sa sainteté se plaignait de n’avoir trouvé dans le pays aucune inscription, nous lui avons fait part de celle que nous venions de découvrir devant la porte de son église.

Nous en sommes venus à une question qu’il est bien difficile de résoudre : dans quel temps a fini Cisyque ? Sans préciser une époque, nous avons pensé l’un et l’autre que la gloire de Cisyque avait dû finir quand celle de Constantinople avait commencé. Il en fut ainsi de toutes les villes de la côte d’Asie, qui s’effacèrent de la terre à mesure que s’agrandissait la cité impériale ; comme dans la fable d’Agrippa, ce n’était point les membres qui se révoltaient contre l’estomac, mais l’estomac qui laissait tomber en paralysie toutes les autres parties du corps. Quand l’Orient n’eut plus qu’une seule