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nés ? Toutes nos raisons ont produit leur effet, et nous avons fini par persuader au bon primat de rester avec les Turcs d’Artaki et d’y attendre les événemens.

Après le souper, les femmes de la maison ont étendu des matelas sur le plancher ; C’étaient nos, lits pour la nuit ; jusque-là, nous avions couché sous un arbre, sur l’estrade d’un café ou dans notre caïque. La nuit que nous devions passer sur des matelas devait être délicieuse. Nous nous sommes couchés avec l’intention de nous lever de très-grand matin, pour faire une nouvelle promenade aux ruines de Cisyque. Dès que le jour a paru, M. Poujoulat et nos autres compagnons de voyage sont montés à cheval ; pour moi, fatigué de notre course de la veille, je suis resté dans mon lit. Quand le soleil à été tout-à-fait sur l’horizon, et que ses rayons sont venus jusqu’à moi, j’ai parcouru des yeux la chambre où j’avais passé la nuit : rien n’était plus simple que son ameublement ; sur le côte que n’occupait point le divan, étaient placés à droite et à gauche, deux coffres de bois renfermant les robes et le linge des, femmes de la maison ; à côté des coffres était une escabelle vermoulue, puis une vieille armoire. La porte donnait dans un angle ; au-dessus de la-porte brillait une image de la Vierge, couronnée de rayons, d’argent, et devant laquelle une lampe était allumée. Quand je me suis levé, la fille du primat, suivie de sa mère, est venue me présenter deux