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excite surtout ma curiosité. La poésie des temps modernes a vanté les immenses solitudes du Nouveau-Monde, ces profondes forêts, ces pays vierges auxquels l’homme n’a point donné son nom, et qu’il n’a point vivifiés par sa présence : pour moi, j’aime mieux un rivage, un désert, où l’héroïsme et la gloire ont passé, que ces imposantes régions auxquelles ne se rattache aucun souvenir humain. Le Scamandre, le Granique et l’Œsepus parleront toujours plus à mon imagination que ces fleuves à la grande voix qui n’ont jamais baigné les murs d’une cité, qui n’ont point vu la gloire de l’homme.