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temps du Bas-Empire. Pour des gens qui vont à la recherche des ruines, cette rencontre pouvait être regardée comme un heureux augure.

Nous nous sommes remis en route à sept heures du soir, tous nos matelots étaient ivres ; un de leurs grands carêmes allait commencer ; ils avaient fait leur carnaval à Gallipoli. La manœuvre en a souffert ; une voile a été déchirée, plusieurs avirons ont été brisés ; heureusement que le vent est devenu favorable. Nous étions à l’embouchure du canal, et peu à peu les deux rives s’éloignaient de nous ; quand la nuit est tombée, les côtes de l’Asie et de l’Europe blanchissaient au loin au clair de la lune. Notre marche se dirigeait vers le port de Camarès, l’ancien Parium ; au lever du jour, nous avons découvert la rive où nous devions aborder. La rade de Camarès n’est accessible qu’aux petits batimens ; on voit au bord de la mer plusieurs maisons rangées en forme de quai ; le premier objet qui a frappé nos regards en débarquant, ce sont des latrines publiques, bâties sur les flots et supportées par quatre colonnes de marbre noir, qui ont sans doute appartenu à un temples ; les habitations qui bordent la mer sont comme la Scala ou l’échelle de Camarès. Un bourg de ce nom se trouve derrière le colline qui domine le port ; un chemin traverse la colline vers le nord, et conduit de la rade au bourg de Camarès, dont nous n’avons pu savoir le nom turc. En nous rendant à l’ancien emplacement de Parium,