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LETTRE IV.

NAUPLI.

À bord du Loiret, le 9 juin 1830

Lorsqu’on aperçoit la terre classique des beaux-arts, l’antiquité, avec ses prestiges de gloire et de grandeur, se présente à la pensée. Mais le charme ne dure pas long-temps ; les rêves les plus poétiques sont sur le point de s’évanouir et de disparaître comme une ombre vaine, lorsqu’on arrive sur les lieux et qu’on va mettre le pied sur la rive.

À peine le Loiret avait-il jeté l’ancre, que nous avons vu autour de nous trois barques chargées de Grecs aveugles et de quelques petits enfans qui demandaient l’aumône ; les vieillards aveugles frappaient les mains, tendaient les bras vers le ciel, et