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À bord du Loiret, 8 juin.

LE CAP MALÉ, L’ÎLE DE CÉDIGO, NAPOLI DE MALVOISIE

Il était huit heures du soir lorsque nous sommes arrivés devant le cap Malé ou Matapan. Les rayons du soleil couchant doraient la cime du promontoire. Cette montagne paraît un peu moins sauvage que celle du Ténare ; on y voit quelques traces de végétation, et même des terres cultivées. Toutefois, le sol y est sillonné par de profonds ravins, par des abîmes qu’ont creusés les torrens. Au pied d’un rocher désert, nous avons cru distinguer une chapelle ou ermitage. La piété, qui fuit les orages du monde, qui craint les troubles et les vicissitudes de cette vie, se plaît à contempler les tempêtes de la mer et recherche les périls et les aspérités des montagnes solitaires.

On aperçoit souvent au haut du promontoire un personnage mystérieux dont on ne connaît ni le nom ni la patrie. Comme les marins l’ont vu en prière lorsque la mer était agitée, ils laissent quel-