Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouve dans le Magne, et qui paraissent, remonter à une très-haute antiquité, nous attestent que, ce pays fut habité des les premiers âges. Toutefois, je ne vois pas dans les vieux historiens que les peuplades de cette côte aient été chez les anciens ce qu’elles sont aujourd’hui, ce qui prouverait que d’autres peuples son venus s’y mêler dans des temps postérieurs ; quelques savans y font venir des Albanais, d’autres des Esclavons ; on ne peut avoir la-dessus des notions bien positives ; les barbares, quels qu’ils soient, qui sont venus dans le Magne en des temps qui n’ont point d’annales, peuvent-être comparés à ces voleurs de nuit que les ténèbres ont dérobés aux recherches de la justice : on ne peut ni connaître leurs noms, ni suivre leurs traces.

La chronique de Morée nous, raconte, comment au moyen-âge, les conquérans champenois établirent leur domination sur le Magne, qu’elle appelle les défilés de Melinges. Déjà le château, de Misithra, bâti près de l’ancienne Sparte, dominait ces défilés. « Guillaume de Ville-Hardouin, dit notre chroniqueur, monta à cheval, traversa Passava, et arriva dans le grand Magne ; là il trouva un rocher d’un aspect terrible situé sur un cap ; cette situation lui plut, et il fit bâtir un fort auquel il donna le nom de Mani ou de Maina. » Plus tard, Ville-Hardouin fit construire sur la côte, à quelques lieues de Calamata, un fort qui fut appelé, Leuctro et