Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/452

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’empire grec, on n’en trouve plus de trace que dans les annales de l’Église, où elle est désignée comme le siège d’un évêché dépendant de Cysique.

La Nouvelle ville, ou le village d’Yenicher apparaît de loin avec les moulins à vent qui couvrent sa colline. La population de Sigée, toute composée de Grecs, ne s’élève pas au-delà de neuf cents habitans. L’origine de cette population grecque remonte évidemment à la colonie des Athéniens. Si nous pouvions faire un long séjour parmi les Grecs d’Yenicher, il est probable que nous trouverions dans leurs usages et leurs coutumes quelques traces vivantes de l’antiquité ; souvent les mœurs d’un simple village ont mieux conservé les souvenirs du passé que les grandes cités avec leurs monumens de marbre et d’airain : les habitans de Sigée sont presque tous livrés à l’agriculture ; la plupart possèdent des terres qu’ils cultivent ; la propreté, une certaine aisance paraissent régner dans leurs maisons ; comme tous les autres Grecs, ils aiment les chants et les fêtes ; ils sont surtout enclins à la superstition.

Yenicher a plusieurs églises, entre autres celles de Saint-Jacques, de Saint-Spiridion, de SaintGeorges. Ces églises, recouvertes de tuiles rouges, ressemblent dans leurs formes extérieures, à nos bergeries de Provence ou à nos chalets des Alpes. Leur étroite enceinte, comme la plupart des sanctuaires grecs, ne présentent qu’une grande profusion