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une passion forte dans le cœur de l’homme, il y avait un dieu de plus dans l’Olympe ou sur la terre. Je ne vous parlerai point des Thessaliens, qui venaient chaque année par députation honorer la tombe d’un héros, enfant de la Thessalie, ni des, peuples de la Grèce, de l’Ionie et de la Thrace, qu’attirait aussi le culte du demi-dieu. Tous ceux qui avaient entendu quelques chants d’Homère mettaient une sorte de gloire à accomplir ce pèlerinage poétique. L’antiquité s’est plue à nous montrer le fils de Philippe, le héros de l’histoire ancienne, honorant par des cérémonies religieuses le héros de l’épopée. Après le grand Alexandre, j’hésite à vous nomme Caracalla, qui voulut aussi visiter le tombeau d’Achille, avec lequel il s’imaginait avoir quelque chose de commun : il eut la fantaisie de renouveler les funérailles du fils de Thétis, telles qu’elles sont décrites par Homère, et la mort de son favori vint donner à cette représentation bizarre une sorte de réalité. Après la fondation de l’empire d’Orient, l’histoire ne parle plus du tombeau d’Achille ; au milieu des ténèbres du moyen-âge, il perdit tout à fait sa gloire et son nom. Ce n’est que dans le dernier siècle que les savans d’Europe, l’ont en quelque sorte retrouvé. Vous savez qu’en 1783 M. de Choiseul le fit ouvrir. Quoiqu’il ne fût pas constaté que les objets découverts dans le monument fussent les dépouilles d’Achille, on ne révoqua point en doute l’authenticité de ce