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noncer entre Pausanias et Strabon. Jusqu’à ce que la question soit examinée plus a fond, je m’en tiendrai à l’opinion de ceux qui ont cru trouver l’emplacement de Pilos dans l’enceinte du vieux Navarin[1]. Cette position a, en effet, trois avantages que recherchaient les anciens Grecs, pour l’emplacement d’une grande cité ; un lieu élevé, le voisinage de la mer, et un sûr abri contre les surprises des pirates. Comme il est convenu aujourd’hui qu’on ne peut raisonnablement assigner l’emplacement d’une antique cité sans montrer au moins quelques murailles, quelques fondations cyclopéennes, les érudits qui placent, comme nous, Pilos à Zanchio, se sont mis en règle à cet égard, et des ruines de ce genre ont été découvertes au nord de la montagne. Au reste, la divine Pilos a dû être rebâtie bien des fois, depuis la prise d’Ilion, et tous les âges de l’architecture pourraient, au besoin, se retrouver dans ses ruines dispersées. Nos vieilles chroniques nous apprennent que Nicolas de Saint-Omer avait fait bâtir le château de Navarin, ce qui veut dire qu’il avait fait reconstruire la ville de Pilos. On aime à voir le nom de Nestor mêlé à celui d’un chevalier picard ou flamand ; le premier avait quitté là Grèce avec ses fils, pour combattre sous les murs de Troie ; le chevalier picard, avec, sa famille, avait quitté la France, pour aller à la con-

  1. Voyez la relation très-détaillée et fort intéressante de M. Bory de Saint Vincent, directeur de la commission scientifique de Morée.