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camp, et les Grecs avaient sans doute jeté un pont pour communiquer entre eux. Pourquoi donc l’auteur de l’Iliade, qui n’épargne point les détails de localité, n’a-t-il rien dit sur cette particularité si importante ? J’avoue que ce silence d’Homère m’étonne, et qu’il pourrait être une objection contre l’emplacement assigné au camp des Grecs, si les Grecs avaient pu s’établir ailleurs. Il en est de l’emplacement de ce camp comme de l’emplacement de Troie, sur lequel on ne peut se méprendre quand on a parcouru le pays.

Maintenant transportons-nous encore une fois aux derniers temps du siège d’Ilion, et cherchons à connaître quelle était la disposition du camp des Grecs. La mer formait une baie à l’embouchure du Scamandre ou du Simoïs. Les Grecs qui abordèrent dans cette baie, avaient tiré leurs vaisseaux sur la rive et, les avaient rangés sur deux lignes. On dressa d’abord des tentes, et on éleva des cabanes en avant des navires. Plus tard, le camp fut environné d’un mur flanqué de tour de bois et d’un fossé garni de palissades ; il s’étendait sur les deux rives du Simoïs, depuis le cap Sigée jusqu’au cap Rhétée. Ajax occupait l’extrémité septentrionale du camp, Achille l’extrémité méridionale. Homère ne nous dit point en quel lieu Agamemnon avait déployé ses tentes. Le poète pensait sans doute que le roi des rois ne devait point avoir de demeure particulière, et qu’il devait se trouver partout à la fois. On