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Kounkalé, 30 juillet 1830

LE SCAMANDRE ET LA PLAINE DE TROIE.

Nous avons passé la nuit dernière au milieu des pauvres musulmans de Bournarbachi, dans la ferme du capitan Pacha ; ayant de nous renfermer sous le toit hospitalier, nous avons respiré la fraîcheur du soir sur la colline Batthieia, et nous avons passé les premières heures de la nuit à contempler la Troade endormie. Nous voulions savoir aussi comment les étoiles brillent sous le ciel d’Ilion et comment murmure la brise qui descend du mont Ida.

Ce matin, nous avons dit adieu à nos hôtes, et nous avons quitté la ferme ou le Tchifflik, au moment où les troupeaux sortaient de leurs bergeries. Ces troupeaux, quittant le bercail à la voix des bergers et des valets de la ferme, nous ont rappelé une comparaison familière à Homère, lorsqu’il nous représente les Troyens et les Grecs sortant de leur ville ou de leur camp. Comme nous voulions revoir les sources du Scamandre, nous y avons fait