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29 juillet, 1830

COMBAT D’ACHILLE ET D’HECTOR.

Nous avons vu dans le sixième livre de l’Iliade, tout ce que les vertus domestiques ont de plus attachant ; ouvrons maintenant le vingt-deuxième livre du poème, et nous y verrons tout ce que l’épopée a de plus noble et de plus sublime dans ses tableaux. Dans ce même lieu qui retentit encore des plus touchans adieux, nous retrouvons le brave Hector, resté seul et attendant le plus redoutable ennemi des Troyens. Les portes d’Ilion sont fermées ; l’armée grecque s’avance dans la plaine ; le vieux Priam aperçoit Achille, semblable à l’astre étincelant qui répand sa lumière sinistre au commencement de l’automne. Le vieillard est saisi d’effroi, et frappant sa tête avec la main, il appelle son fils Hector, il le conjure de rentrer dans la ville ; Hécube, tout en pleurs, pousse des cris lamentables ; elle découvre son sein d’une main, et de l’autre elle le montre à son fils ; « C’est ce flanc qui t’a porté, ce sein qui