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truits dans ces déserts annoncent la présence des ouvriers qui viennent de plusieurs parties de la Troade exploiter ce genre d’industrie, et vivent là pendant trois mois de l’année parmi les ours, les tigres et les léopards. Il arrive quelquefois, m’a-t-on dit, que le feu prend à ces vastes forêts ; alors on voit çà et là des milliers de pins, brûlés et noircis par le feu, opposant leur teinte sombre à la blancheur des sommets neigeux et au vert foncé des arbres que n’a point atteints l’incendie. C’est dans cette partie de l’Ida que le vaillant Mérion, compagnon d’Idoménée, vint couper les pins et les chênes pour élever le bûcher de Patrocle. « Les soldats emportant des haches tranchantes, des cordes ou des liens, poussaient les mulets devant eux ; arrivés dans les bois, ils abattent de grands arbres dont la chute fait retentir la montagne, on charge ensuite les mulets qui reprennent la route du camp, et chaque soldat, prend un tronc d’arbre sur ses épaules par ordre de Mérion. »

La région des neiges est presque inaccessible depuis le mois de novembre jusqu’au mois de mai. Un voyageur anglais a trouvé sur ce sommet glacé une surface unie de forme, oblongue, où se voit un mur grossièrement construit, renfermant des morceaux de marbre. Cette clôture a-t-elle été une chapelle, un temple, où simplement un abri pour les pasteurs ? Le Gargare, d’après le calcul de l’ingénieur Kauffer ne serait élevé que de sept cent soixante