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la première de ces sommités, c’est le Cotylus, qui signifie, en grec, coupe ou Vase à boire ; la seconde s’appelle Petna (panier d’osier) ; ]a troisième se nomme Alexandria, du nom de Paris, qui, s’appelait aussi Alexandre, et qui jugea en ce lieu les trois déesses ; le quatrième sommet porte le nom de Gargare (la neige). Tous ces pics forment l’Ida, qui était appelé chez les anciens Scolopandre (animal à mille pieds), à cause de sa configuration. Les Turcs appellent cette montagne, Montagne de l’Oie parce qu’elle ressemble, par ses ramifications, à une patte d’oie. Les sommets de l’ida, et surtout le Gargare, étaient consacrés dans l’antiquité à Jupiter ; le penchant et le bas de la montagne étaient consacrés a Cybèle. L’Ida n’a point de vallée qui ne soit arrosée par un ruisseau ou par une rivière, ce qui rappelle ces expressions d’Homère : Montagne abondante en sources et mère des eaux. Toutes les rivières qui arrosent la Troade, excepté le Scamandre, viennent de là : les Ésepus, le Granique et le Rhodius y prennent aussi leur source.

L’Ida, comme l’Etna en Sicile, offre aux regards une triple zone. La première est une terre cultivée, la seconde est couverte de forêts ; la troisième de neiges et de frimas. C’est à la source du Simoïs que commence la région des bois : cette région élevée, produit d’énormes sapins, dont on extrait la poix et la thérébentine. Des huttes, des fourneaux cons-