Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/393

Cette page n’a pas encore été corrigée

et qu’on n’en trouve point, ou presque point, dans les plaines du Scamandre et sur les hauteurs où nous plaçons la ville de Priam. Mais il est moins question de trouver des ruines qui, d’ailleurs, ne remontent pas à une haute antiquité, que de chercher dans le pays les localités qui peuvent le mieux s’adapter aux descriptions d’Homère. Pour savoir où était l’ancien Ilion, il ne faut plus le demander à des fagmens de pierre et de marbre ; mais, comme je l’ai déjà dit, il suffit d’interroger les sources des fleuves, les montagnes et les collines que le temps n’a pu ni changer ni détruire, et qui sont encore ce qu’elles étaient à l’époque du siège de Troie.

En quittant Paleo-Kalafatli (le vieux Kalafat), nous avons traversé le Simoïs du docteur Clarke. C’est un ruisseau dont le cours est fort irrégulier, et qui tantôt s’écoule avec la rapidité d’un torrent, tantôt paraît comme une eau dormante au milieu des marécages. Il n’est pas aisé de croire que le Kalafat-Osmak ait jamais pu rouler dans ses flots des troncs d’arbres et des quartiers de rochers, ni des casques et des armes avec les cadavres des héros. D’après le système du voyageur anglais, la plaine où combattirent pendant dix ans les peuples de l’Asie et de la Grèce, ne serait qu’un espace de terrain qui aurait à peine l’étendue du Champ-de-Mars à Paris. Après cela, croyez à ceux qui veulent refaire la vérité et nous donner du neuf. Pour moi,