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remplie de ronces et de chardons, qui nous permettaient à peine de marcher. On monte ensuite sur la hauteur de l’Acropolis ; je n’ai pas besoin de vous dire, quelles impressions éprouvent en ce lieu les voyageurs nourris des souvenirs d’Homère et de Virgile. Je vous ferai connaître en peu de mots ce que nous avons remarqué dans notre première promenade ; nous y reviendrons demain, après-demain, pendant plusieurs jours ; nous viendrons lire sur les débris de la citadelle troyenne le second livre de l’Énéide et plusieurs chants de l’Iliade ; c’est alors que vous pourrez nous suivre plus facilement, et partager notre enthousiasme poétique.

Le premier objet qui a frappé notre attention en montant sur ce terrain élevé, est un tumulus qu’on appelle le tombeau d’Hector ; ce tombeau est formé de pierres entassées et présente comme un plateau circulaire sur le grand plateau de l’Acropolis. La pyramide ou le sommet du tumulus a été rasé ou démoli ; il n’en reste que la base dont le diamètre est d’environ soixante-dix pieds, et cette base peut avoir neuf à dix pieds d’élévation ; on remarque sur un des côtés une large ouverture qui atteste des fouilles antiques. Pausanias nous apprend que les Thébains, avertis par l’oracle, vinrent chercher dans la Troade les restes du héros qu’on regardait avec raison comme le modèle du patriotisme ; on peut croire que l’excavation faite au tumulus remonte à cette époque. Le tombeau d’Hector a subi sans doute