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crés à la gloire d’Achille seront redits jusqu’au dernier âge, et le voyageur ne trouve plus que des chênes à la place des marbres qui portaient le nom d’Alexandrie.

On a prétendu que Virgile, comme certains écrivains de l’antiquité, avait placé la ville de Priam au lieu où s’élevait la ville d’Alexandre ; on n’a qu’a lire avec attention le second livre dé l’Énéide pour se convaincre que le poète romain, ne mérite point un tel reproche il suit fidèlement Homère, ses vers ne sont quelquefois qu’une traduction des vers de l’Iliade, et puisque son modèle a si bien décrit les lieux, comment le chantre d’Énée eût-il pu s’égarer ainsi pour l’emplacement de Troie ? Si, dans le récit de Virgile, quelque chose pouvait donner lieu à ce reproche, ce serait l’épisode des deux serpens de Ténédos, qui semble supposer la ville de Priam sur le rivage de la mer ; toutefois le poète fait passer les serpens à travers les campagnes avant d’arriver à Laocoon, jamque arva tenebant, et ces mots affaiblissent beaucoup l’objection qu’on pourrait tirer de ce passage. D’ailleurs, la poésie à des priviléges qu’il ne faut point lui disputer, et nous devons l’affranchir quelquefois d’une trop sévère exactitude.


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