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que la poésie ait pu donner tant d’importance à ces ruisselets, toujours à sec pendant l’été, et qui, en hiver, auraient à peine assez d’eau pour qu’une oie pût y nager.

George Sandys descendit sur cette, côte, un demi-siècle après, et le voyageur anglais reconnut à peu près les mêmes ruines.

Stochove de Bruges, voyageur peu connu, et pourtant conteur assez ingénieux, visita Alexandrie en 1633. Stochove, suivant l’erreur commune, se croyait sur l’emplacement de la ville de Priam. Le port de la cité était alors couvert de belles colonnes, dont plusieurs avaient trente ou trente-cinq pieds de longueur, et de grandes tables de marbre chargées d’inscriptions étalent gisantes sur le rivage. Le voyageur de Bruges trouva des arcades, des portiques, la moitié d’un temple, beaucoup de statues de marbre ; à peu de distance de la mer, il découvrit un petit temple qui lui parut de construction plus ancienne que les autres monumens ; il remarqua sur les murs de cet édifice des inscriptions romaines que le temps avait usées, et ne put y déchiffrer que ces mots : Antonio principi. Comme Belon, Stochove ne vit point l’aqueduc d’Hérode dont je vous ai parlé. Le voyageur de Bruges termine son récit en disant que journellement deux galères de Constantinople vont et viennent pour enlever des colonnes et des matériaux de tout genre.