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quelques débris sans nom quelques, colonnes gisant sur la terre, tel est le spectacle qui s’est offert à mes regards. « Où donc est Troie ? », ai-je-demandé à mon guide, car le nom d’Alexandrie lui était inconnu ; « C’est ici », m’a répondu le guide. Il faut s’accoutumer à ces Sortes de surprises, lorsqu’on va à la recherche des antiques cités d’Orient.

C’est une triste chose pour un voyageur que d’arriver le dernier dans un pays, où tant de voyageurs ont passé, surtout quand ce pays est changé en solitude, et qu’on n’y rencontre aucune figure d’homme dont on puisse saisir les traits et le caractère à défaut de monumens. Arrivé dans l’enceinte d’Alexandria Troas, je voyais des restes d’édifices que vingt voyageurs ont observés, et je me demandais ce que j’avais à vous dire après eux ; je cherchais des ruines qui ne fussent point connues, et je ne trouvais que des débris de monumens décrits ou dessinés dans plusieurs relations. Ce qu’il me reste à faire alors, c’est de vous exposer l’état présent de cette nouvelle Troie c’est de vous dire ce qu’elle était dans les derniers, temps, et ce qu’elle est de nos jours ; vous aurez ainsi l’histoire de ces ruines qui s’en vont pièce à pièce, et que peut-être les voyageurs à venir ne retrouveront plus.

Alexandria Troas, appelée par les Turcs Eski-Stamboul (l’ancienne Constantinople) s’élevait sur un coteau qui s’incline vers la mer, en face de l’île de Ténédos. Les débris les plus remarquables de