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touchent la terre. Le prophète a recommandé à ses disciples de se prosterner lentement pour ne pas ressembler à des coqs qui béquètent des grains d’orge. En se relevant de nouveau, le dévot reste un moment agenouillée les mains posées sur les cuisses. Il fait une seconde prosternation semblable à la première ; il se relève, les mains appuyées sur les genoux, et récitant le tekbir. Chacun termine sa prière par une salutation à droite et à gauche adressée à ses deux anges gardiens, qui sont censés être présens à la cérémonie. Telle est la prière que les Turcs appellent le Namaz. c’est une véritable pantomime religieuse. Dans l’espace d’une demi-heure, nous avons vu plus de quarante musulmans arriver à la file devant la mosquée : ils prenaient tous la même attitude, et s’inclinaient de la même manière. Les cimes des arbres et les épis de la moisson s’abaissent avec moins d’uniformité devant le souffle, des vents. Les femmes ne vont pas à la mosquée et prient dans leurs maisons. Nous avons remarqué que les musulmans, pendant leur oraison ne regardent jamais le ciel, et tiennent toujours leurs yeux baissés vers la terre. Vous savez que les Turcs, en priant, sont obligés de se tourner du côté de la kiabé de la Mecque. L’esprit de recueillement que les musulmans apportent à ces actes de dévotion pourrait servir de modèle à d’autres, croyances que la leur : la moindre distraction, un geste, une pensée, profane suffiraient, dans leur opinion, pour