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lonnes, de chapiteaux et de piédestaux d’un fort beau travail. La mosquée, d’une grandeur médiocre, est bâtie presque tout entière avec d’anciennes ruines, et nous avons regretté de ne pouvoir pénétrer dans ce sanctuaire qui renferme peut-être de précieuses antiquités. Le village est habité par environ cent familles musulmanes.

Kiolafli occupe sans doute l’emplacement d’une ancienne ville. Strabon nomme quatre cités situées sur cette côte ; la position de Kiolafli et sa distance du promontoire Lectos nous font penser que les ruines dont il vient d’être question, sont celles d’Amanitus, l’une des quatre cités nommées par Strabon. Kiolafli est à trois quarts d’heure de la mer et à trois lieues du cap Baba.

Malgré la fertilité du pays, on remarque beaucoup de maisons-abandonnées ; les ruines des cabanes se mêlent aux ruines des palais ou des temples, triste résultat d’un gouvernement qui détruit partout les bienfaits de la nature, et change peu à peu en solitudes les terres les plus fécondes. On parle beaucoup en Europe de la réforme des abus dans ces pays-ci ; en serait-il des révolutions que fait le despotisme, comme de celles qu’on fait au nom de la liberté ?

Notre caravane s’est remise en marche le 26, à huit heures du matin. Nous suivions une vallée arrosée par une source abondante, et semée en plusieurs endroits des débris de l’antiquité. Un cime-