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Baba, 24 juillet 1830.

Nous avons fait nos adieux à l’Erminio et nous voilà établis dans un café de Baba. Nous occupons une galerie d’où la vue s’étend sur la mer que nous venons de parcourir et sur la côte septentrionale de Méthelin. Nous couchons sur des nattes ; nos malles et nos effets sont autour de nous. Près de notre demeure s’élève un minaret, et nous entendons trois fois par jour la voix du muézin ; cette voix, qui semble descendre du ciel, appelle les Turcs à la prière. Pour nous, elle-nous tient lieu d’horloge et nous aide à compter les heures qui s’écoulent. Le café où nous sommes, est aussi voisin de la forteresse ; et lorsque la nuit tombe, nous avons pour récréation la musique de la garnison. On voit bien que les airs de Rossini ne sont pas encore arrivés à Baba ; c’est le charivari turc dans sa pureté primitive. Ajoutez à cela que nous entendons toute la